J'ai une grande prédilection pour cette technique qui permet d'obtenir des matières et des nuances subtiles avec un grain très fin. Au début, j'ai obtenu des résultats assez inattendus. Avec la pratique, le rendu est moins aléatoire et je parviens à maîtriser plus ou moins les formes et les matières qui vont apparaître. La part de l'aléatoire vient de la morsure primaire de l'acide. J'utilise la paréidolie pour entrevoir un résultat final qui va guider mon travail créatif.
Pour obtenir le fameux « mélange magique », il faut saturer la colophane d'alcool à brûler à 95° dans un pot. Cela doit donner une texture proche du miel qu'il faut laisser reposer 24 heures. Ensuite, il suffit de diluer 1 dose de ce miel dans 6 à 10 doses d'alcool à brûler. Le « mélange magique » est prêt à être appliqué sur le cuivre. L'évaporation de l'alcool à brûler en surface va laisser se fixer la colophane. Il suffira enfin d'immerger la plaque dans le perchlorure de fer selon le principe de l'eau forte.
Précaution : la plaque de cuivre doit être préalablement bien dégraissée au blanc de meudon.
Pour l'appliquer, il est généralement conseillé de le verser sur la plaque, sans utiliser de pinceau car celui-ci entraînerait les grains de colophane... Eh bien ! moi, j'utilise le pinceau justement et cela me permet d'obtenir des effets comme ceux-ci :
Sinon, j'aime l'appliquer en pulvérisation. Pour ce faire, j'utilise un petit pulvérisateur et je projette sur la plaque de cuivre inclinée à 45°. Et cela peut donner ces effets :
Bonjour tout le monde, Dans le cadre des Portes ouvertes des ateliers de la Morinerie, Héléna m'a invitée dans son atelier. J'y présenterai des gravures, quelques-unes nouvelles, d'autres plus anciennes... C'est le week end prochain, 26 et 27 mai, de 14h à 19h. Je serai sur place dans la deuxième partie de chaque après-midi. Au plaisir de vous y voir...
* C'est au 21 rue de la Morinerie à Saint-Pierre-des-Corps. Porte E. Puis à droite au fond de l'entrée.
Mon grand-père a réalisé de nombreuses gravures. Il a travaillé sur de multiples supports, des plus classiques aux moins conventionnels : cuivre et zinc, bois, contreplaqué, tôle rouillée... Il s'est essayé à toutes les techniques : pointe sèche, eau-forte, aquatinte, procédé Goetz... Parfois, il repeignait sur ses tirages.
Il travaillait dans son cellier où il se servait d'une grande presse offerte par un de ses anciens élèves. Mon grand-père était instituteur (il a toujours refusé de vendre ses œuvres et de vivre de son art) et aidait les élèves en faisant du soutien scolaire après la classe. Il souhaitait pouvoir les amener à réussir leur certificat d'études.
Je n'ai malheureusement pas pu récupérer ses matrices, mais j'ai quelques tirages de ses œuvres que je présente ici.
Quelques maisons du bord de Loire (pointe sèche)
Le moulin (pointe sèche)
Procédé Goetz sur tôle rouillée
Mon arrière-grand-mère près de la cheminée (aquatinte)
Des nus féminins : A miss contreplaqué et la femme à la mouche
Cauchemar (burin sur aluminium)
La négresse blonde (pointe sèche et burin)
La négresse blondede Georges Fourest Cannibale mais ingénue Elle est assise toute nue sur une peau de kanguroo … Et parfois elle fait sonner En souriant d'un air amène A son col souple un beau collier de dents humaines, La belle Négresse, la Négresse blonde !
Je me suis donnée un nouveau défi : variations d'un rectangle noir dans un carré. Le support est une plaque de cuivre d'un format 10cm x 10cm.
Le rectangle noir est réalisé en manière noire. Pour que la plaque soit correctement grainée, je respecte le précepte des graveurs du 17ème siècle et j'effectue 20 passages. C'est fastidieux et peut-être justement pour cela que j'aime tant cette technique.
Mon idée est de déplacer le rectangle dans le carré et d'utiliser des techniques mixtes différentes sur chaque plaque.
Voici les 2 premières ci-dessous. Les 2 suivantes sont en chantier... Mon objectif est d'en réaliser 9 (3 triptyques en quelque sorte). On verra bien à la fin si ça fonctionne !
D'aucuns me posent la question : où travailles-tu ? comment fais-tu ? d'autant plus qu'en ce moment, je ne peux plus me rendre à l'atelier de la Cage d'escalier.
Alors, pour faire de la gravure, nul besoin de grands espaces. Il suffit d'un peu d'organisation personnelle et c'est "comme à la maison".
Ma cuisine est le lieu parfait pour préparer les aquatintes et autres bains dans le perchlorure de fer.
Petite visite guidée...
La gazinière... grande taille pour la colophane
Puis le fameux évier où je rince le perchlo (petit conseil : évitez l'inox car le perchlo est corrosif) Les produits et le matériel sont stockés, à portée de main, sous l'évier... Sans oublier le masque pour solvant contre les émanations
Et les tirages ? me direz-vous... là, il faut monter au grenier...
A gauche, l'espace "encrage" et "tirage". A droite, l'espace "trempage et séchage du papier". Seul petit inconvénient : il n'y a pas de point d'eau au grenier. Il faut donc monter des bidons d'eau. Je n'ai pas encore trouvé de solutions satisfaisantes pour me nettoyer les mains entre l'encrage et le tirage. Et je n'aime pas encrer avec des gants... Je suis donc obligée de redescendre à chaque fois. Je vais bien finir par trouver une autre solution...
J'ai deux beaux velux au-dessus de moi qui me donnent toute la lumière dont j'ai besoin.
Vous voyez la presse que mon cher ami Philippe m'a prêtée pour que je puisse travailler chez moi...
Et le grand meuble en carton qui me sert à stocker toutes mes matrices et une partie du matériel.
Antoni Clavé : un artiste que je viens de découvrir à la BNF. Je l'apprécie beaucoup pour ses techniques mixtes (carborundum, eau-forte, gaufrage) et son utilisation de supports et matériaux divers (bois, papier, cuivre, clous, cordes...) dans ses estampes.
La gravure est une passion qui m'emmène dans des aventures et des expériences sans cesse renouvelées. Manière noire, aquatinte, roulette, pointe sèche, eau forte, gaufrage..., j'explore toutes les techniques. Le cuivre reste ma matière de prédilection tant par sa sensualité que par l'éventail des nuances de densité offertes, car j'aime la diversité des textures et des matières.